La côte-qui-regarde-au-nord, c’est un clin d’œil à l’identité de Coste-Ubesse. En effet, les vignes font face à Ubesse = Ubac, qui signifie nord en occitan. C’est sur deux parcelles mitoyennes totalisant 2ha85, que Philippe Reboul et Jean-Luc Saumade travaillent en harmonie avec la nature qui les entoure avec une agriculture biologique. Nous sommes à Pic Saint-Loup*, dans le Languedoc. Ce tènement situé sur la commune de Saint-Mathieu de Tréviers dans l’Hérault est un flanc de coteau argilo-calcaire caillouteux sur des marnes fissurées. Son orientation vers le Nord tempère les ardeurs assassines du soleil d’été et abrite les plantes des soudains assauts hivernaux. « Tout ici favorise la tranquille croissance jusqu’à pleine maturité des raisins qui font mes vins », affirme Jean-Luc. La Syrah, dont l’une des parcelles a été plantée en 1971 par le grand-père de Jean-Luc, est entourée d’arbousiers, de yeuses, de pins d’Alep et aussi de cades, de cistes, de romarins et de tous les arbrisseaux de la garrigue. Sur le domaine, on retrouve les cépages sont la syrah, le grenache, le cinsault et le sauvignon blanc. Nous sommes avec Jean-Luc et Philippe, dont la rencontre a naturellement fait se croiser deux destins communs. “Mon grand-père Eugène, parcourant ses vignes, m’y a appris à observer les cigales, comme mariées à l’écorce d’un arbousier, d’une yeuse ou d’un grand pin d’Alep. », se souvient Jean-Luc Saumade. Philippe Reboul, dont le père et le grand-père avaient fait une carrière agricole, a orienté sa carrière tout autrement. « Il y a de nombreuses années, quand il a fallu choisir mon orientation scolaire, envisager une carrière agricole n’était pas acceptable pour mes parents qui connaissait trop bien la précarité de ces métiers et je n’ai pas eu voix au chapitre. » Pourtant depuis toujours, sans le formuler vraiment, je m’étais projeté dans le rôle de mon père. Au fond de moi il fallait que j’y revienne pour que l’ordre des choses soit rétabli. Grace à Jean Luc qui m’a tendu la main c’est chose faite. » *La légende de Pic Saint-Loup « Trois frères, Guiral, Alban et Thieri Loup, amoureux de la belle Bertrade, partirent aux croisades sans savoir lequel d'entre eux elle choisirait comme époux. Quand ils revinrent de Terre Sainte, leur bien-aimée venait de mourir. Ils décidèrent de vivre en ermites au sommet des trois pitons voisins : Thieri Loup sur le plus élevé, Guiral et Alban sur les deux autres. Le 19 mars, chacun allumait un feu en la mémoire de Bertrade. En souvenir de Thieri, qui fut le dernier à disparaître, on baptisa Pic Saint Loup le massif le plus culminant. » - source Syndicat de l’AOP Pic Saint-Loup